Ce texte est le fruit de plusieurs années de travail ethnographique. Travail effectué à partir d’enquêtes réalisées en Mauritanie, Palestine, Indonésie, Laos, Pérou, mais aussi en Europe. Au-delà des distances, un même constat s’impose : malgré la survivance de particularismes culturels, symboles d’identités, l’uniformisation est en marche. Des formes de métissage apparaissent au gré des mouvements de populations. Ce qui interroge est la présence, la prégnance, la persistance ou le réveil du sacré et du magique au sein de nos sociétés contemporaines. Ce sont ces pratiques, magico-religieuses, médico-magiques, qui font l’objet de ce travail. La menace reste le plus souvent interprétée comme associée à la présence de l’Autre, cet autre qui me voisine et me limite. Cet Autre, cette perception du « visage d’autrui » pour reprendre les termes chers à Levinas, qui conditionne les rapports sociaux et encourage le retour vers des pratiques que l’on croyait révolues.